Voyage Evasion Découverte
By Steph
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Tripoli - Leptis Magna - Qasr El Hajj - Nalut - Ghadames - Kabaw - Ptolémaïs - Cyrene
Érythron Al Athrun - Apollonia - Tobruk - Sabratha - Germa
LIBYE
Paradis de l’archéologie…
La Libye, un pays fabuleux d’Afrique du Nord à la croisée du Maghreb et de l'Orient, offre aux voyageurs les plus beaux vestiges de l’histoire romaine. De magnifiques ruines d’anciennes citées parsèment la côte turquoise libyenne et racontent ce que fut la vie antique dans cette brillante province d’Afrique.
Peuplé originellement de Berbères, son territoire est colonisé pendant l’Antiquité par les Phéniciens, puis les Grecs, avant d’être conquis par l’Empire romain. Au VIIe siècle, il est conquis par les armées arabes, qui y diffusent leur culture et leur religion. Après avoir été soumis à divers royaumes pendant le Moyen Âge, il passe sous le contrôle de l’Empire ottoman au XVIe siècle. La régence de Tripoli devient un véritable État avant d'être directement reprise en main par l'Empire ottoman en 1835.
Puis la Libye est conquise et colonisée par le Royaume d'Italie en 1912, à l'issue de la guerre italo-turque. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Libye italienne est envahie et occupée par les Alliés. En 1951, elle proclame son indépendance sous la forme d’une monarchie dirigée par Idris Ier. En 1969, un coup d'État militaire renverse le roi, et la République arabe libyenne est proclamée. Dès lors, et pendant près de 42 ans, la Libye est gouvernée par Mouammar Kadhafi.
Gros producteur de pétrole, la Libye, officiellement la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, est le quatrième pays d'Afrique par sa superficie. En bordure de Méditerranée, elle est surtout un pays désertique. Le Sahara, dans sa partie la plus aride, couvre en effet 9/10e de son territoire.
À la croisée des grandes routes caravanières, la Libye est d'abord un immense désert “ le Sahara libyen “ semé d'oasis et de lacs salés, de roches rouges et noires que vient lécher le sable or et ocre. Mais c'est aussi un pays méditerranéen doté d'un patrimoine archéologique de haute importance, entre théâtre romain et autres cités grecques comme les sites de Leptis Magma, de Tolmaytha, de Cyrene, de Derythron Latrun, d’Apollonia et de Sabrath, sans oublier des plages sublimes dans la région sauvage de la Cyrénaïque.
Lorsque nous avons décidé avec un ami de partir découvrir ce pays, tous nos amis
et familles ont essayé de nous en dissuader. Mais comme toujours, lorsque nous avons
une idée en tête… On ne l’a pas ailleurs !
J’ai fait des recherches pour contacter une agence locale et en début de mai 2009, nous voilà
partis en Libye pour un fabuleux périple de 15 jours.
Comme nous étions en pleine dictature, nous n’avons pas eu d’autre choix que de prendre un guide qui faisait chauffeur et gare du corps ou plutôt garde-chiourme mais version sympa, on n’a jamais trop su…
Il était toujours avec nous, pas une minute nous nous sommes retrouvés seul. Il attendait même devant nos hôtels au cas ou nous décidions de sortir faire un tour sans le prévenir. Soi-disant pour notre sécurité ! oui… mais bon, on ne s’est jamais senties en danger !
Notre arrivée à Tripoli c’est bien passé, le passage de la douane aussi. Notre guide chauffeur Salha, nous attendait avec un grand sourire.
Avant d’aller porter nos bagages à l’hôtel, il nous a fait un petit tour de la ville en nous expliquant qu’il ne fallait pas photographier les policiers, les militaires, les bâtiments municipaux et les bases militaires.
Tripoli : طرابلس
C’est la capitale de la Libye. Son nom d'origine grecque “tri“, trois, et “polis“, cité est un dérivé de celui de la regio Tripolitana des Romains “la région des Trois Cités“, la Tripolitaine, nom toujours utilisé dans la Libye actuelle.
Les trois cités en question étaient Oea (à l'emplacement de l'actuelle Tripoli), Leptis Magna et Sabratha.
Suivi de notre guide Salha nous avons déambulé à pieds dans les petites rues de cette belle ville toute l’après-midi. Cette visite a été vraiment très agréable.
Les Tripolitains avaient l’air d’être très heureux de nous voir nous balader parmi eux. Ce n’était que des Bonjours, Hello, Hi, As Salam Alaykom avec de beaux sourires pleins de gratitudes comme pour nous remercier d’être là. Que du plaisir !
La capitale Tripoli est très sympa et la visite vaut le détour pour sa vieille ville sur son îlot, sa grande Mosquée, son quartier colonial italien, son marché ouvert et son souk.
Après cette belle journée d’immersion dans Tripoli, nous sommes rentrés à l’hôtel pour aller diner en fin de soirée.
Le lendemain nous avons pris la route en direction de la cité antique Leptis Magna, la perle de la Libye, située à une centaine de kilomètres de Tripoli.
Petite anecdote : Je ne sais pas pourquoi Salha s’est mis à conduire comme un fou du volant, à toute allure, en faisant du gymkhana entre
les voitures, les trous dans la chaussée, les piétons et les chiens errants.
On se cramponnait comme on pouvait et lui disant, attention à droite… attention à gauche… freinez… attention au chien…
J’étais devant et je ne voyais rien du paysage tellement j’étais concentré sur la route.
Au bout de trente minutes d’angoisse, on lui a demandé de s’arrêter sur le bas-côté. Et là, on l’a grondé comme à un enfant qui avait fait une grosse bêtise. “ Vous roulez trop vite… Nous sommes en vacances et nous avons tout notre temps… À ce rythme, nous allons finir dans le décor et rentrer en France les pieds devant… Si vous n’êtes pas capable de ralentir, nous demanderons à l’agence de changer de guide… “
Il s’est excusé, tout penaud mais vexé comme un pou. Nous avons repris la route, tranquillement et nous ne l’avons plus entendu pendant tout le trajet. Il nous faisait la tête !
Arrivée à destination, tout était oublié, Salha était redevenu sympathique, souriant et farceur.
Leptis Magna :
La cité a probablement été fondée par les Phéniciens mais les premières traces d'occupation sont datées du VIIe siècle av. J.C.. Embellie et agrandie par Septime Sévère, enfant du pays devenu empereur, Leptis Magna était l'une des plus belles villes de l'Empire romain, avec ses grands monuments publics, son port artificiel, son marché, ses entrepôts, ses ateliers et ses quartiers d'habitation. Il la dota de monuments splendides, comme la grande basilique sévérienne, qui s'élevait à plus d'une trentaine de mètres. Le souverain rénova aussi les thermes construits sous le règne d'Hadrien (76-138), dont les lanternes ou la piscine à ciel ouvert sont aujourd'hui quasi intactes.
Lorsque vous arrivez devant cette importante cité antique, vous n’en croyez pas vos yeux. C’est immense, grandiose et vraiment une des plus belles cités antiques que j’ai pu voir lors de tous mes voyages.
Nous avons eu la chance de nous promener, dans cette cité en ruine, sans aucun touriste. Nous étions seuls et plus nous avancions, plus nous étions en admiration.
Cela devait être vraiment une cité magnifique. Les Lepcitains fondèrent leur fortune sur le commerce de l'huile, du blé et des richesses provenant du Sahara par les voies caravanières : or, ivoire, esclaves, bêtes sauvages destinées aux jeux du cirque. La ville vit son apogée sous l'empereur Septime Sévère, né à Leptis en 146. Sous son règne 193-211, un ambitieux programme de constructions offre à la cité une parure digne de Rome.
Imaginez… Une avenue monumentale entièrement pavée, flanquée de 250 colonnes et de boutiques de grand luxe, s'échappait du port pour desservir le cœur de la cité : le forum de Septime Sévère. Son immense esplanade était jonchée de blocs de marbre et de médaillons sculptés à l'effigie de Méduse ou des Néréides censées protéger et favoriser la ville. L'ensemble, était ceinturé par deux niveaux d'arcades et d'échoppes, et était aussi dominé par le haut podium du temple, élevé en l'honneur de la famille impériale. De l'autre côté du forum, qui remplissait des fonctions essentiellement commerciales, résidait la basilique civile de Septime Sévère.
Au centre des deux axes structurant la cité romaine, se dressait un monument prestigieux : l'arc de Septime Sévère. Un arc à quatre faces de
20 m de haut orné de reliefs rappelant dans le marbre les vertus de la famille impériale : paix, concorde, piété...
L’animation du marché de Leptis où les citoyens aisés venaient y acheter des étoffes ou du poisson proposés sur de splendides tables de marbre, organisées autour de deux kiosques d'une rare élégance.
Sans oublier, les jeux du cirque et les spectacles joués dans l'amphithéâtre qui se dressaient à l'écart du centre-ville, au bord de la mer Méditerranée.
Une vraie splendeur !
Malheureusement le comblement de son port, plusieurs tremblements de terre, les agressions répétées des tribus libyennes puis l'arrivée des conquérants arabes ont précipité sa fin. La ville, abandonnée, disparaît sous un linceul d'alluvions et de sable. Elle est redécouverte à la fin du XVIIe siècle par Claude Lemaire, consul de France auprès du pacha de Tripoli, qui voit en elle “la plus belle ville de l'Afrique“.
Nous sommes rentrés sur Tripoli pour y passer la nuit.
En début de matinée, nous voilà repartis sur les routes libyennes en direction de Nalut, située à 336 km à mi-chemin entre Tripoli et Ghadamès, à l'extrémité Ouest du djebel Nefoussa.
Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour visiter le Qasr El Haj,
Qasr El Hājj : قصر الحاج
C’est un immense grenier fortifié de forme circulaire construit au 7ème siècle. Il a été construit sur quatre niveaux pour servir de grenier aux familles des environs en échange du quart de leurs récoltes. Le bâtiment comprenait à l'origine 114 chambres, ce qui pourrait être le nombre de familles travaillant pendant la période de construction. Ce grenier semblable à une forteresse, a été utilisé en continu pendant plus de neuf siècles.
C’est un bâtiment circulaire, sans particularité de l’extérieur, avec une porte principale qui mène à la grande cour intérieure. Autour de la cour, 114 chambres entrepôts en forme de grotte ; réparties sur quatre niveaux. Le niveau le plus bas, qui se trouve partiellement sous terre, était utilisé pour stocker l’huile d’olive. Tandis que les niveaux supérieurs étaient principalement utilisés pour l’orge et le blé. Dans cette région aride, les greniers comme celui-ci protégeaient les récoltes des animaux, des voleurs et des conditions météorologiques extrêmes.
Nous avons repris la route en passant dans la région montagneuse
aride de Nefoussa, le pays des bergères.
Après une 1h30 de route nous sommes arrivés dans la ville de Nalut.
Nalut : نالوت
Connue pour son Qsar, grenier fortifié, Nalut abrite le grenier le plus complexe de Libye. Il a sans doute été construit comme Qasr al-Haj, un simple cercle de pièces de nourriture, mais les augmentations croissantes de population ont mené à la création de plus d’unités de stockage. Ainsi une autre colline de voûtes tournées vers l’extérieur a été construite dans la zone centrale, comme un château géant boueux. Quatre étages de haut, et des murs extérieurs ont été construits progressivement plus haut pour qu’encore plus de pièces soient empilées au sommet. L’effet est superbement complexe comme un labyrinthe de couloirs parsemés d’ouvertures.
Il fallait avoir du courage pour grimper tout en haut et atteindre sa réserve. Seuls des branches épaisses sortant des parois en terre sèche permettaient aux grimpeurs agiles d’atteindre n’importe quelle ouverture. Une fois en haut, il n’y avait plus qu’à descendre ou monter un panier suspendu pour déplacer les denrées, aidé par une autre personne qui attendait en bas.
Le lendemain, tôt dans la matinée, nous prenons la route à travers le Sahara Libyen en direction de Ghadamès pour 4h de traversée avec
un petit arrêt aux ruines de Sinawin.
Arrivée en début d’après-midi à Ghadamès, la perle du désert.
Ghadamès : غدامس
Une des premières villes fortifiées du Sahara, son architecture est conçue pour résister au climat extrême du désert. Cette oasis se situe à la frontière de la Tunisie et de l’Algérie.
La ville est constituée de sept quartiers. On passe de l’un à l’autre en franchissant une porte en bois. Il existe plusieurs enclos à l’air libre qui étaient les lieux de rassemblement et les places des marchés.
Même si la vieille ville est désertée, les vieux ghadamsis s’y retrouvent encore pour discuter à l’abri du soleil, quand la température atteint
50 °C à l'ombre, en savourant des dattes accompagnées d’un verre d’eau.
Toutes les maisons sont faites en toub, briques d'argile et d'écorces de palmiers, sur deux étages. Le passage d’une maison à l’autre se fait par des allées couvertes par les toits attachés les uns aux autres. La circulation de l’air, nécessaire par chaleurs extrêmes, se fait par des lucarnes percées sur les toits. Son architecture domestique se caractérise par les différentes fonctions assignées à chaque niveau : rez-de-chaussée servant de réserve à provisions, étage familial surplombant des passages couverts aveugles qui permettent une circulation presque souterraine dans la ville et terrasses à ciel ouvert réservées aux femmes.
Les maisons sont richement décorées de motifs rouge qui ressortent sur les murs blanchis par la chaux blanche. Des objets de décoration habillent harmonieusement l’habitation, certains en cuivre, d’autres en vanneries mais aussi des miroirs et de nombreux tapis recouvrant le sol.
Nous avons eu la chance de dormir dans le Dar Ghadamès Hotel. Une vraie petite merveille à
5 minutes du vieux Ghadamès, il est décoré dans le style ancien berbère Amazigh.
C’est un bel et vaste hôtel 4 étoiles dont l’architecture s’inspire avec succès de celle de la vieille
ville. Les chambres sont spacieuses, décorées avec goût et impeccables. Ça a été le plus bel hôtel
de tout notre voyage. Le restaurant est très agréable et délicieux.
Je recommande vivement…
Notre petit séjour à Ghadamès a été une étape plaisir. On avait vraiment envie d’y rester.
Le jour suivant, nous repartir en direction de Nalut avec arrêt photos en traversant le désert de Hamada al Hamra. Notre destination
était Kabaw.
Après 350 km de route et de piste, nous voila arrivés à Kabaw.
Kabaw : كاباو
Cette petite ville abrite un magnifique Qsar, un grenier fortifié berbère.
Cet autre grenier fortifié, originaire du XVe siècle, est composé d’environ 300 cellules.
Dans l’après-midi nous faisons route vers Misrata pour y passer la nuit.
Aujourd’hui, très longue journée de route, nous avons environ 800 km pour arriver à notre prochaine étape, Benghazi en longeant la côte de la Cyrenaïque.
Le lendemain nous partons, à une centaine de kilomètres, vers Tolmeitha pour la visite de la cité antique grecque de Ptolémaïs.
Ptolémaïs : طلميثة
La ville a été probablement fondée au VIIe ou VIe siècle avant notre ère par des colons de Barqa. Un important tremblement de terre, rattaché par les archéologues au séisme de 365 en Crète frappe la région et détruit les cinq villes majeures des environs : Cyrène, Apollonia, Arsinoé, Bérénice et Barqa. Ptolémaïs ayant résisté à la tragédie, les plus importantes autorités de la région s'y installent. Elle devient la capitale de la province de Libye à l’époque. Elle fut détruite par les Arabes au VIIe siècle.
Couvertes de sable, les ruines de la ville sont dans un état relativement bon pour l'époque. En 2001 une mission archéologique de l’université de Varsovie a entamé le déblaiement de la ville qui a une superficie estimée de 2,5 kilomètres carrés, en excluant ses fortifications ainsi que la grande nécropole.
Après cette superbe visite, nous avons repris la voiture et sommes partis vers la ville de Shahhat pour découvrir la cité antique de Cyrene.
Cyrène :
Elle a été fondée par des Grecs venus de Théra1 (Santorin) sur les conseils de l'oracle de Delphes. Elle était la plus ancienne et la plus importante des cinq colonies grecques de la région, où étaient déjà établis les Libyens anciens. Elle a donné le nom de Cyrénaïque à sa région, qu'elle a souvent dominé entre le VIIe siècle av. J.C. et le Ve siècle apr. J.C..
Ancien évêché, à partir du IVe, Cyrène se trouve dans la vallée luxuriante des hautes terres de Djebel Akhdar, Montagne Verte, sur un plateau de 600 mètres d'altitude à distance de moins de 10 kilomètres de la Méditerranée.
Ce vaste site archéologique comprend trois secteurs principaux : la ville et ses faubourgs, comprenant le Sanctuaire d'Apollon, les nécropoles autour de la ville et la campagne ou chôra, qui présente de nombreux vestiges d'exploitations agricoles, de villages, de sanctuaires et de monuments funéraires.
Comme toutes les cités antiques que l’on peut trouver en Libye, Cyrene est superbe, immense et très bien restaurée. Un vrai plaisir de déambuler parmi ces magnifiques ruines.
Retour à Shahat pour y passer la nuit.
Le lendemain, surprise… nous allons voir le site d’Érythron qui n’était pas prévu dans notre programme. Salha qui connaissait le conservateur du lieu, lui a demandé la permission de pouvoir aller le visiter.
Érythron Al Athrun :
C’est un site archéologique d’origine grecque, le site renferme les ruines de deux basiliques de toute beauté et en bon état de conservation. Il était un évêché à l'époque byzantine.
Une vraie merveille, aucun autre édifice byzantin de Cyrénaïque n’a bénéficié d’une architecture aussi soignée que les deux basiliques d’Érythron. Construites entre la fin du Ve et le début du VIe siècle, avec des orientations différentes, elles ont été décorées de marbre qui ne provenait pas d’une réutilisation d’édifices antérieurs mais avait été importé de Proconnèse et de Thasos.
Apollonia :
À quelques kilomètres, ce site antique se trouve sur la partie la plus au Nord de la Cyrénaïque, au milieu d'une baie de 40 km de large. Un ancien cordon de dunes solidifiées en grès forme un relief de quelques mètres parallèle au rivage et constitue un support pour les remparts et l'acropole du port. Dans l'antiquité, un second cordon de grès à 350 mètres plus au nord émergeait des eaux par endroits et formait des baies propices à abriter des bateaux. On pense qu’Apollonia était au départ le port de Cyrene et ne devient une cité autonome nommée Apollonia que vers la fin de la période hellénistique.
Le lent affaissement qui touche le littoral cyrénéen a entrainé l'immersion partielle de la cité, dont la partie portuaire se trouve à ce jour engloutie sous plusieurs mètres d'eau, jusqu'à 3,8 mètres de profondeur en certains points.
Nous avons repris la voiture en suivant la Méditerranée en direction de Tobruk, dommage que nous n’étions pas en taxi, sinon on aurait pu faire un remake du film - Un taxi pour Tobruk. :-)
Tobruk : طبرق
Au XXe siècle, la ville est connue comme un lieu de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le port va devenir un enjeu stratégique. Outre son port en eau profonde, il se trouve aussi à proximité de la frontière entre la Libye, alors colonie italienne, et l'Égypte, ancien protectorat britannique et où se trouvaient encore de nombreuses troupes britanniques pour la protection du canal de Suez. Après la déclaration de guerre par l'Italie contre le Royaume-Uni, les escarmouches commencent dès 1940. Les troupes alliées (australiennes, néo-zélandaises, britanniques et françaises libres) s'emparent de Tobruk le 22 janvier 1941.
Après cette petite étape de recueillement, nous sommes repartis pour Benghazi pour y passer la nuit.
Le lendemain, tôt dans la matinée, nous partons pour une longue route de retour en direction de Khoms. Une étape pour nous rapprocher du site de Sabratha. Une dizaine d’heures nous attendait sous un soleil de plomb.
Épuisés mais contants, nous étions heureux de trouver notre hôtel pour nous effondrer dans les bras de Morphée.
Sabratha :
C’est l’une des plus importantes villes de la Tripolitaine, l’Afrique romaine. À l'époque antique, elle formait avec Oea et Leptis Magna un
trio de villes qui a donné son nom à la Tripolitaine. Les vestiges phéniciens sont ceux d'une cité fortifiée aux rues au tracé irrégulier. Puis à partir du Ier siècle av. J.C. la ville romaine se développe vers le Sud selon un plan rectangulaire de type romain. Puis dans la seconde moitié du IIe siècle l'expansion se fit vers l'Est selon un plan directeur identique, là le principal monument public était le théâtre.
Le monument le plus important du site est le théâtre romain localisé dans la partie Est du site. La date de construction non connue de façon certaine peut être située entre les IIe et le IIIe siècle apr. J.C.. Les archéologues ont calculé qu'il pouvait accueillir 5 000 spectateurs. Quand les Italiens entreprirent les fouilles en 1927, ce n'était qu'un monticule de sable et de maçonnerie. Il doit sa stature monumentale actuelle à un minutieux travail de restauration achevé en 1937, qui a en grande partie reconstitué la colonnade du mur de scène et l'exceptionnel décor en bas-reliefs du bord de scène.
La ville a subi quatre tremblements de terre. Les premiers seront l’occasion d’un renouveau dans les monuments, le dernier sonnera le déclin de la deuxième grande cité de la Libye romaine.
Pour nos deux dernières journées en Libye, nous avons décidé de partir dans le Nord en plein désert du Sahara Libyen. Nous avons pris la direction de Germa pour visiter le site antique de Gamara, faire un rodéo dans les dunes roses au cœur de la région du Fezzan pour aller découvrir les fameux lacs salés de l’erg Oubari et dormir à la belle étoile au milieu de nulle part, une première pour nous.
Germa : جرمة
Dans l'Antiquité, la région de Germa fait partie du pays des Garamantes. Les Garamantes menaient souvent des raids sur la frontière africaine de Rome, le Limes Tripolitanus, et se retiraient dans le désert. En 197, l'empereur romain Septime Sévère, lance une campagne dans le Sahara. En 203, il s'empare de Germa, mais la présence romaine n'a duré que quelques années et ils ont abandonné la cité rapidement.
Les Ruines antiques de Gamara :
Dans l'Antiquité, la région de Germa fait partie du pays des Garamantes. Les Garamantes menaient souvent des raids sur la frontière africaine de Rome, le Limes Tripolitanus, et se retiraient dans le désert. En 197, l'empereur romain Septime Sévère, lance une campagne dans le Sahara. En 203, il s'empare de Germa, mais la présence romaine n'a duré que quelques années et ils ont abandonné la cité rapidement.
Les Tombeaux de Al-Hatia :
Sur les 132 tombes de ce site, la plupart effondrées, une trentaine ont été rénovées. Les morts étaient enterrés verticalement dans une chambre funéraire ou un tumulus, autour desquels des maçons ont reconstruit des murs de forme pyramidale, d’une superficie de 3 à 3,5 m² au sol et de 3,5 m de côté, sur la hauteur.
Mer de dunes aux couleurs exceptionnelles changeantes au fils des heures… passant de l’ocre à l’ambre, puis à l’orange. Une vraie splendeur !
Les Lacs salés d'Oubari :
Cet erg désertique abrite cependant un chapelet de lacs salés, entourés de palmiers et de hautes dunes. Les principaux sont les lacs El Mafou, Gabraoun, Manadra (à sec et où subsistent seulement de larges plaques de sel) et sans doute le plus beau d'entre eux, le lac Oum El Ma, étroite étendue d'eau au creux de dunes sculptées et où viennent se refléter les palmiers qui le bordent.
Lac salé Oum el Ma - La mère de l’eau Lac salé Mahfu
Lac salé asséché Mandara
Notre idée de dormir à la belle étoile est tombée à l’eau “salée“, une grosse tempête de sable est arrivée sans crier garde et nous avons dû rebrousser chemin pour aller nous protéger et passer la nuit dans un super pseudo camping bien pourri mais à la guerre comme à la guerre…
Juste le temps de faire une photo et de protéger mon appareil du sable
Notre cahute, toute petite où il devait faire 45° C.
Vu la chaleur de notre minuscule chambre et vu que la seule ouverture était la porte, nous avons dû dormir avec cette dernière ouverte laissant entrer avec effroi tous les moustiques libyens avides de sang de pauvres Frenchies. Une vraie boucherie ! Nous n’avons pas dormi de la nuit…
Nous voulions de l’AVENTURE, eh bien ! en voilà…
Nous gardons quand même un super souvenir de ce périple de deux jours en plein
désert libyen.
Nous sommes rentrés sur Tripoli pour passer notre dernière nuit en Libye.
Destination coup de cœur
Conclusion : Nous avons fait un voyage extraordinaire qui nous a laissé des souvenirs à
jamais. Des rencontres inoubliables avec un peuple super accueillant, souriant et
vraiment très gentil. Nous avons eu la chance de découvrir de nombreux sites
archéologiques absolument grandioses. Nous avons traversé des paysages superbes et très diverses. Nous nous sommes régalés de leur cuisine libyenne qui est un mélange de spécialités arabes et de plats méditerranéens, notamment italiens à l'image des “pastas“.
Il faut gouter leurs pâtes rouchda, cuites en sauces à base de cannelle et de safran, et sont accompagnées de lentilles et de pois chiches, un vrai délice… Et parmi leurs plats traditionnels, on peut goûter à la chorba, une soupe épicée à base de tomates, à la hacida, ragoût à base de viande, ou au ousban, une saucisse d'abats de mouton mélangés à du riz.
Un grand merci aussi à notre guide, chauffeur et garde du corps, Salha, pour sa sympathie, son sourire et sa joie de vivre. Il nous a fait passer des vacances exceptionnelles. Nous l’avons quitté avec beaucoup de peines et de larmes malheureusement nous avons perdu son contact au moment de la guerre en Libye qui a commencé en 2011. Qu’est-il devenu ?
Carte de notre périple
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© Textes et photographies : Stéphane Campagne/All rights reserved.
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