Voyage Evasion Découverte
By Steph
BLOG POUR LES AMOUREUX DES VOYAGES
DESTINATIONS DE VOYAGES
CONSEILS PRATIQUES
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Nouvelle-Galles du Sud - Victoria - Australie-Méridionale - Australie-Occidentale - Territoires du Nord
Sydney - Melbourne - Adelaïde - Perth - Alice Springs - Katherine
Blue Montains - Great Ocean Road - Nambung National Park - Wave Rock - Uluṟu-Kata Tjuṯa National Park
Kings Canyon - La mythique route Stuart Highway - Road Train - Nitmiluk National Park - Kakadu National Park
L’aventure d’un continent rouge…
Un rêve devenu réalité.
L’Australie, terre mythique et fascinante, a toujours nourri mon imagination. Cette île-continent, aussi vaste qu’énigmatique, est empreinte de légendes et d’histoires anciennes.
Fascinant mélange de nature sauvage et de civilisation moderne, ce pays nous a offert une expérience inoubliable : la découverte des derniers grands espaces vierges de la planète. L’Australie fascine autant qu’elle impressionne.
Immense et majestueuse, cette terre rouge, brûlée par le soleil et souvent inhabitée, inspire, séduit et envoûte les voyageurs en quête d’aventure et d’émotions pures. Véritable eldorado pour les esprits libres, elle est le royaume des contrastes : entre déserts arides et plages de rêve, forêts tropicales et métropoles modernes, faune endémique et culture millénaire.
Grand comme une fois et demie l’Europe, mais peuplé d’à peine 22 millions d’habitants, l’Australie est un pays aux proportions démesurées. Près de 80 % de la population vit sur les côtes, laissant le cœur du continent à la nature, brute et indomptable.
Séparée du reste du monde depuis des millénaires, l’Australie a su préserver une biodiversité unique. Kangourous, koalas, émeus, diables de Tasmanie, ornithorynques… autant d’espèces que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur la planète.
Composée de six États et de plusieurs territoires, dont la Tasmanie, l’île de Norfolk et une myriade d’îlots éparpillés dans la mer de Corail, l’Australie est aussi un pays profondément marqué par sa culture aborigène, l’une des plus anciennes du monde, née il y a plus de 50 000 ans.
Terre des extrêmes, terre de contrastes et de liberté, l’Australie offre à ses visiteurs une promesse : celle d’un voyage qui marque à jamais les esprits et le cœur.
Lorsque nous avons décidé, avec un ami, de partir à l’aventure en Australie, nous avons choisi le mois de mai 2007 pour une vingtaine de jours de voyage.
Nous savions qu’en trois semaines, il serait impossible de tout voir — mais c’était déjà un bon début pour une première immersion sur ce continent immense.
Compte tenu de la taille du pays, nous avons opté pour un mix de déplacements : l’avion pour les longues distances, et la voiture pour les étapes d’exploration et de découverte.
Louer une voiture en Australie
Pour louer une voiture, il faut avoir plus de 21 ans, présenter son permis de conduire national ainsi que le permis de conduire international.
Selon la région — notamment si vous prévoyez de traverser l’Outback —, le loueur vous proposera sans doute une “assurance spéciale kangourous”. Croyez-moi, mieux vaut l’accepter.
Il vous conseillera également de ne pas rouler la nuit en dehors des villes et des grandes agglomérations.
La raison est simple : les kangourous sont beaucoup plus actifs la nuit. Un adulte peut peser plus de 50 kilos, et en cas de collision, ni lui ni votre véhicule ne s’en sortiraient indemnes.
Sur les routes australiennes, vous croiserez aussi les impressionnants Road Trains — ces camions démesurés longs de plus de 50 mètres.
Les doubler demande de la prudence et de la patience : comptez près d’un kilomètre à 110 km/h pour réussir à les dépasser en toute sécurité.
Autre conseil souvent répété : évitez les pistes en terre battue si vous n’êtes pas équipé pour.
Elles peuvent sembler des raccourcis sur la carte, mais en réalité, on y croise rarement âme qui vive.
En cas de panne, aucun signal téléphonique, des températures extrêmes et la présence d’animaux et d’insectes venimeux peuvent rapidement transformer une panne en situation critique.
Enfin, partez toujours le matin avec le réservoir plein et une bonne réserve d’eau potable — c’est une règle d’or dans le bush australien.
Et bien sûr, n’oubliez pas qu’en Australie, on roule à gauche !
Un petit temps d’adaptation est nécessaire, mais très vite, on s’y fait.
Bonne route !
Premiers pas sur le sol australien :
Après 20 heures de vol, nous posons enfin les pieds sur le sol australien.
Nos premiers pas sur ce territoire… Un petit pas pour l’homme, un grand pas… pour nous ! 😄
Après avoir franchi la douane et rempli soigneusement la carte de passager, nous récupérons nos valises.
⚠️ Attention : cette carte est très importante, car elle permet de déclarer nourriture, argent, alcool, cigarettes, médicaments, etc.
Et bien sûr, inutile de préciser que les drogues sont strictement interdites en Australie…
Avant même de pouvoir sortir de l’aéroport et partir à l’aventure, nous devons passer une deuxième douane, celle consacrée aux denrées alimentaires et produits agricoles.
Les agents récupèrent nos cartes et demandent si nous transportons des fruits, légumes, graines ou tout autre aliment cru.
Nos bagages passent ensuite aux rayons X, afin de vérifier que nous avons bien tout déclaré.
Un chien renifleur circule entre les voyageurs, flairant le moindre oubli.
Mieux vaut donc être rigoureux : un oubli, même involontaire, peut vous coûter une amende salée.
Ça y est, nous y sommes !
Complètement décalqués par les 20 heures de vol et le décalage horaire (comptez +9h en
hiver et +10h en été à Sydney), mais heureux d’être enfin sous le soleil australien.
Direction : le centre-ville de Sydney, en bus, pour déposer nos bagages à l’hôtel avant de partir explorer la ville.
Sydney : “ l’étincelante “ - État de Nouvelle-Galles du Sud Ville coup de cœur
Fondée en 1788, Sydney est la plus grande ville d’Australie et du continent océanien.
Capitale de l’État de Nouvelle-Galles du Sud, elle s’étend au Sud-Est du pays, sur les rives de la mer de Tasman.
C’est une ville à la beauté naturelle saisissante, où l’on se sent immédiatement bien.
Son mélange de cultures, son ouverture et son énergie cosmopolite lui confèrent un charme incomparable.
Nous y avons passé deux journées pleines, à la découverte des sites emblématiques :
• Le quartier du port et le majestueux Sydney Harbour Bridge,
• L’incontournable Sydney Opera House,
• La Sydney Tower et son panorama à 360°,
• Le bouillonnant Chinatown,
• Circular Quay et ses ferries colorés,
• Hyde Park et les jardins botaniques royaux,
• et enfin, Mrs Macquarie’s Chair, ce célèbre promontoire rocheux offrant une vue à couper le souffle sur l’opéra et le
pont.
La Sydney Tower
Blue Mountains : Le souffle bleu de l’Australie
Le troisième jour, nous avons loué une voiture pour partir à la découverte des Blue Mountains, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Sydney.
Cette chaîne montagneuse de grès sculpté, qui culmine à 1 112 mètres au sommet de One Tree Hill, fait partie de la Cordillère australienne, un impressionnant ensemble de reliefs qui longe la côte Est et Sud-Est du pays sur près de
3 000 kilomètres.
Les Montagnes Bleues s’étendent sur plus de 1 400 km² et sont traversées par de profondes gorges atteignant parfois 1 000 mètres de profondeur.
Mais savez-vous pourquoi on les appelle ainsi ?
Leur nom vient de cette brume bleutée si particulière qui flotte au-dessus des vallées. Elle provient de l’évaporation de l’huile d’eucalyptus émise par les immenses forêts qui recouvrent la région. Sous le soleil australien, cette brume forme un voile bleuté donnant au paysage une atmosphère presque mystique.
Nous avons passé la journée à randonner au cœur des forêts d’eucalyptus, admirant les panoramas spectaculaires sur les falaises, les cascades et les formations rocheuses emblématiques comme les Three Sisters, avant de reprendre la route vers Sydney pour y passer notre dernière soirée dans la capitale de la Nouvelle-Galles du Sud.
Cap vers le Sud : en route pour Melbourne
Le lendemain matin, direction l’aéroport : cap sur Melbourne, capitale de l’État du Victoria.
Fondée en 1835 par des colons libres, sur les rives du fleuve Yarra, Melbourne a connu un essor fulgurant lors de la ruée vers l’or dans les années 1850.
Surnommée alors « Melbourne la merveilleuse », elle devint même la plus grande ville d’Australie en 1865, avant d’être dépassée par Sydney au début du XXe siècle.
Malheureusement, nous n’avons pas pris le temps de visiter la ville, car à peine arrivés à l’aéroport, nous avons récupéré une voiture et pris la route direction Adélaïde, via la légendaire Great Ocean Road.
Près de 900 kilomètres de route côtière nous attendaient, entre falaises vertigineuses, océan déchaîné et nature sauvage.
Heureusement que j’adore conduire… cette route mythique promettait d’être un voyage dans le voyage !
Great Ocean Road : un ruban d’émeraude et d’écume - État de Victoria
La Great Ocean Road est une route côtière mythique de 243 kilomètres, longeant l’État de Victoria, sur la côte Sud-Est de l’Australie, entre les villes de Torquay et Allansford.
Construite entre 1919 et 1932 par des soldats revenus de la Première Guerre mondiale, elle fut dédiée à la mémoire de leurs compagnons tombés au combat. C’est aujourd’hui l’un des monuments commémoratifs les plus spectaculaires au monde, serpentant entre océan et falaises vertigineuses.
Cette route légendaire offre des panoramas à couper le souffle sur le détroit de Bass : falaises abruptes, criques battues par les vagues, plages dorées et formations rocheuses façonnées par le temps et les éléments.
Parmi les plus célèbres : le Loch Ard Gorge, le Grotto, le London Bridge (rebaptisé London Arch après l’effondrement d’un de ses piliers en 1990), et bien sûr les majestueux Douze Apôtres, ces impressionnantes colonnes calcaires dressées dans la mer comme une cathédrale naturelle.
C’est véritablement une route de légende, où la nature règne en souveraine. Les paysages sont époustouflants, sauvages et changeants à chaque virage. Un parcours enchanteur, une immersion totale dans la beauté brute de la côte australienne.
Nous avons adoré cette étape : chaque point de vue offrait une nouvelle carte postale vivante !
En fin de journée, nous avons fait halte dans la petite ville côtière de Warrnambool pour y passer la nuit, bercés par le bruit de l’océan.
Le lendemain, il nous restait encore 600 kilomètres à parcourir avant d’atteindre Adélaïde, où nous sommes arrivés en début d’après-midi, émerveillés et un peu nostalgiques d’avoir quitté cette route mythique.
Adélaïde : État d'Australie-Méridionale
Adélaïde, capitale de l’Australie-Méridionale, est la cinquième plus grande ville du pays. Située sur les rives du golfe Saint-Vincent, elle s’étend au cœur des plaines d’Adélaïde, entre la péninsule de Fleurieu au Sud et la chaîne du Mont-Lofty, dont le sommet culmine à 727 mètres.
La ville fut fondée en 1836 et baptisée en l’honneur de la reine Adélaïde, épouse du roi Guillaume IV. Fait notable, elle fut la première colonie australienne établie sans détenus, uniquement peuplée de colons libres venus du
Royaume-Uni — ce qui lui conféra dès le départ une réputation de cité paisible et bien ordonnée.
Nous n’y sommes pas restés longtemps : juste le temps de rendre la voiture à l’aéroport et d’embarquer pour notre prochain vol en direction de Perth, sur la côte Ouest du continent.
Après cette longue journée de route et de découvertes, nous avons profité d’une soirée tranquille à Perth, impatients de découvrir une nouvelle facette de l’Australie le lendemain.
Perth : État d'Australie-Occidentale
Perth, capitale de l’État d’Australie-Occidentale, est située dans le Sud-Ouest du pays, en bordure de l’océan Indien et sur les rives du fleuve Swan. C’est la quatrième plus grande ville d’Australie.
Fondée en 1829 par le capitaine James Stirling, elle fut le premier point d’implantation d’une nouvelle colonie britannique baptisée la Swan River Colony.
Aujourd’hui, Perth est une ville moderne, dynamique et lumineuse, baignée par un climat ensoleillé presque toute l’année.
Nambung National Park :
Le lendemain matin, après un bon petit-déjeuner, nous avons récupéré notre voiture de location, direction le Parc national de Nambung, à environ 162 km au nord de Perth.
Sur ces vastes étendues de sable doré se dressent d’étranges tours de calcaire, véritables monuments naturels semblant monter la garde sous un ciel d’un bleu éclatant. Des milliers de rochers sculptés par le vent et les pluies forment ce paysage surréaliste : ce sont les célèbres Pinnacles.
Ces monolithes de sédiments calcaires, âgés d’environ 30 000 ans, atteignent parfois quatre mètres de hauteur. Le vent et l’érosion ont peu à peu révélé leurs formes étonnantes, offrant un spectacle presque mystique.
En parcourant ce désert doré, nous avons eu la chance d’apercevoir quelques émeus craintifs — ces grands oiseaux de la famille de l’autruche peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres de haut et peser près de 50 kilos.
Jolies bêtes, mais impressionnantes !
Après cette belle journée au cœur du désert des Pinnacles, nous avons repris la route pour retourner à Perth, où nous avons passé la nuit.
Hyden et la Wave Rock
Le lendemain matin, après un copieux petit-déjeuner, nous avons de nouveau pris la route, cette fois en direction de Hyden, une petite ville perdue au milieu de nulle part, dans la vaste plaine du Sud-Ouest australien.
Pourquoi aller si loin ? Et bien, pour admirer la fameuse Wave Rock, bien sûr !
Quatre heures de route à travers des paysages immenses et désertiques…
En Australie, on apprend vite une règle simple : dès que vous voulez voir un site naturel, il faut s’attendre à faire beaucoup de route à l’aller, et encore autant au retour !
Wave Rock : La vague pétrifiée du désert
C'est une impressionnante formation rocheuse naturelle composée de granite ocre, située à proximité du petit village d’Hyden. Son nom vient de sa forme singulière, qui évoque une immense vague prête à se briser.
Cette “vague de pierre” mesure près de 100 mètres de long et 15 mètres de haut.
Le rocher aurait commencé à se former il y a environ 60 millions d’années. Contrairement à ce que sa forme pourrait laisser penser, il ne s’agit pas d’une véritable ondulation figée, mais du résultat d’une érosion lente et continue du granite par le vent et les eaux, un travail patient de la nature commencé bien en dessous du sol.
Le résultat est fascinant : une courbe parfaite, polie et colorée de nuances d’ocre, de brun et de gris, comme si la roche elle-même s’était figée en plein mouvement.
C’est une formation géologique surprenante et unique au monde, perdue dans l’immensité du bush australien.
Moi qui avais toujours rêvé de surfer sur une vague gigantesque… et bien, c’est fait ! 🏄♂️😉
Après cette belle découverte, nous avons repris la route tranquillement vers Perth pour y passer notre dernière nuit sur la côte Ouest.
Cap sur le cœur rouge de l’Australie
Le lendemain, direction l’aéroport pour une destination mythique : Uluru, au beau milieu du Territoire du Nord.
Après 6 h 30 de vol, avec une escale d’un peu plus d’une heure à Adélaïde, nous voilà arrivés dans l’un des lieux les plus emblématiques du continent australien.
Nous récupérons notre voiture de location et prenons la route vers notre hôtel, impatients de découvrir ce décor de carte postale.
Le soir, nous profitons d’une soirée barbecue dans l’Outback, au cœur des terres, en plein désert rouge, sous un magnifique ciel étoilé.
Un moment suspendu dans le silence du désert, où l’on se sent minuscule face à l’immensité du paysage australien.
Uluṟu-Kata Tjuṯa National Park : État du Territoire du Nord
Tôt le lendemain matin, nous partons à la découverte du Parc national d’Uluru-Kata Tjuta, classé au patrimoine mondial et réserve de biosphère par l’UNESCO.
Créé en 1987, ce parc d’une superficie de 1 326 km² abrite l’un des sites naturels les plus emblématiques du pays : Uluru, ou Ayers Rock, le plus grand monolithe du monde.
Le parc s’étend sur une vaste plaine sablonneuse où surgissent, tels des mirages, d’immenses rochers rouge orangé, étroitement liés à la culture aborigène. Les Anangu, propriétaires traditionnels du site, en sont les gardiens spirituels.
Uluru : Le géant de grès
Uluru est un inselberg de grès monumental, s’élevant à 348 mètres au-dessus de la plaine désertique.
Son périmètre atteint 9,4 kilomètres, pour une longueur de 2,5 kilomètres.
Ce lieu sacré pour les peuples Pitjantjatjara et Yankunytjatjara abrite à sa base des peintures rupestres et des sites cérémoniels où se déroulent encore aujourd’hui des rituels ancestraux.
Mais au-delà de sa dimension spirituelle, Uluru fascine par ses jeux de lumière : au lever et au coucher du soleil, le rocher semble littéralement changer de couleur, passant du rouge orangé flamboyant à un violet profond. Un spectacle magique qui donne toute sa puissance au surnom de “cœur rouge de l’Australie“.
Lorsque l’on se trouve au pied de ce géant minéral, le silence du désert et la majesté du lieu nous rappellent à quel point l’homme est minuscule face à la nature.
Nous avons fait une belle randonnée de trois heures autour du monolithe, profitant de chaque angle, chaque détail de la roche striée par le temps et les vents.
Kata Tjuta – Les têtes nombreuses
En milieu de matinée, nous reprenons la route pour rejoindre Kata Tjuta, un autre site tout aussi spectaculaire situé à une quarantaine de kilomètres d’Uluru.
Ces 36 formations rocheuses en forme de dômes arrondis, également appelées “les Olgas“, sont constituées d’arkose (un grès riche en feldspath). Leur nom signifie “plusieurs têtes“ en langue aborigène.
Ces rochers, tout aussi sacrés qu’Uluru, dégagent une force impressionnante, presque mystique, surtout lorsque le soleil vient frapper leurs parois rougeoyantes.
En début d’après-midi, nous prenons la route vers Alice Springs, à environ 495 km au nord.
Une superbe traversée de l’Outback, que nous effectuons en un peu plus de cinq heures, sur une ligne droite infinie, sans quasiment croiser âme qui vive…
Juste le désert, la chaleur, et cette sensation grisante de liberté absolue au milieu de nulle part.
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Petite anecdote… 😄
À une centaine de kilomètres avant d’arriver à Alice Springs, sur cette longue route presque droite perdue dans l’immensité rouge de l’Outback, nous apercevons au loin une voiture arrêtée sur le bas-côté.
Le capot est ouvert et deux passagers agitent les bras pour nous faire signe de nous arrêter.
Tout de suite, nous nous sommes dit que si nous étions à leur place — et vu le peu de véhicules croisés depuis des heures — nous aimerions bien qu’on s’arrête pour nous aider.
Je mets donc mon clignotant pour leur signaler notre arrêt.
Mais, une fois à leur hauteur, nous réalisons qu’il s’agit de deux Aborigènes.
Plusieurs Australiens rencontrés depuis le début du voyage nous avaient mis en garde et avaient spécifié de ne pas avoir de contacte avec des Aborigènes. Ils avaient insisté sur le faite qu'ils pouvaient être dangereux, qu'ils buvaient beaucoup et qu'il ne fallait pas leur faire confiance...
Mais, honnêtement, je ne me voyais pas redémarrer en trombe façon Starsky et Hutch et les laisser là, seuls, au milieu de nulle part.
Nous descendons donc de la voiture et allons à leur rencontre.
En réalité, ils sont quatre : deux dehors et deux encore dans la voiture.
Les quatre grands gaillards, un peu titubants, nous expliquent qu’ils n’arrivent plus à redémarrer leur véhicule et nous demandent si nous pouvons les emmener à Alice Springs pour chercher une dépanneuse.
Nous acceptons, mais à une condition : deux viennent avec nous, les deux autres restent sur place.
Le trajet est animé : ils rient, chantent, parlent fort… et nous proposent, au menu, alcool et drogue !
Tout s’explique... Bien sûr, nous déclinons poliment leurs offres, en essayant de garder la situation légère et amicale.
À une quarantaine de kilomètres d’Alice, une voiture surgit derrière nous, klaxonne et nous fait des appels de phares.
C’étaient les deux autres ! Ils avaient réussi à redémarrer leur véhicule et essayaient désespérément de nous rattraper depuis un moment.
Nous nous arrêtons tous sur le bord de la route : tout le monde descend, rire général, embrassades, et chacun repart ensuite dans sa voiture, direction Alice Springs.
Le soir, après avoir trouvé un hôtel, nous décidons d’aller boire une bière dans un restaurant-barbecue en plein air.
Et là, soudain, on entend nos prénoms !
C’étaient nos quatre compères, accompagnés de leurs familles et amis.
Ils nous présentent fièrement à tout le monde comme leurs sauveurs, sous les remerciements chaleureux de leurs proches.
Des australiens, en nous voyant entourés d’une trentaine d’Aborigènes, s’approchent inquiets pour nous demander si nous avions des problèmes et si nous voulions de l’aide.
Ah les préjugés…
On les remercie pour leur sollicitude, mais on rit surtout de la situation.
Ce moment restera gravé dans nos mémoires.
Une rencontre inattendue, simple et humaine.
Comme quoi, il faut écouter les conseils, mais aussi savoir relativiser.
Écouter pour rester prudent, mais relativiser pour ne pas tomber dans la peur ou le jugement.
En 2007, les relations entre Australiens blancs et Aborigènes étaient encore très tendues.
Les bars et pubs leur étaient souvent interdits, des vigiles montaient la garde devant les établissements, et la méfiance régnait.
Mais ce jour-là, nous avons simplement vécu une belle rencontre, pleine de respect, de curiosité et d’humanité.
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Alice Springs : État du Territoire du Nord
Alice Springs est une ville reculée du Territoire du Nord, située à peu près à mi-chemin entre Darwin et Adélaïde, chacune à environ 1 500 km. Elle constitue la porte d’entrée idéale pour explorer le Red Centre (Centre Rouge), cette vaste région désertique emblématique de l’Outback australien.
Fondée en 1872 dans le cadre de la construction de la ligne de télégraphe Overland, reliant Darwin à Adélaïde, Alice Springs a su conserver une partie de son atmosphère d’époque. On peut notamment le ressentir à travers les bâtiments historiques et le matériel préservé de la réserve de la station télégraphique, qui témoigne de la vie et des technologies de la fin du XIXᵉ siècle dans cette région isolée.
Malgré son emplacement au cœur du désert, la ville est animée et conviviale. Elle représente un point de rencontre pour les voyageurs et les passionnés de culture aborigène, avec de nombreuses galeries d’art, marchés et événements qui mettent en valeur le patrimoine local.
Pour nous, Alice Springs fut un moment de transition, un lieu où se mêlent histoire, culture et immensité des paysages australiens. Après le Red Centre et les rencontres inoubliables sur la route, cette ville nous a offert un petit aperçu de la vie dans l’Outback, avant de reprendre la route vers de nouvelles aventures.
Kings Canyon :
Le lendemain matin, nous avons pris la route pour Kings Canyon, situé dans le Parc national de Watarrka, à environ 330 km d’Alice Springs. Le canyon se trouve à l’extrémité Ouest de la chaîne de montagnes George Gill Range, et c’est l’un des sites les plus spectaculaires du Red Centre australien.
Cette merveille naturelle est célèbre pour ses falaises de grès rouges, hautes de jusqu’à 270 mètres, qui se dressent au-dessus de la vallée profonde et encaissée. La région abrite également des piscines naturelles, appelées les “Garden of Eden”, cachées au fond du canyon, où l’eau s’accumule et permet à la végétation de subsister dans ce paysage aride.
Pour les plus sportifs, il existe une randonnée d’environ 6 km offrant des panoramas à couper le souffle sur le canyon et ses environs. Le contraste entre les falaises rouge vif et le vert des oasis naturelles est parait-il tout simplement époustouflant. La randonnée est assez physique, surtout sous le soleil de l’Outback, mais chaque pas en vaudrait la peine.
Au sommet, on se sent vraiment tout petit face à l’immensité de ce site naturel. Les couleurs changeantes au fil de la journée, la lumière du matin ou de fin d’après-midi qui transforme le canyon en véritable tableau vivant, rendent cette expérience absolument mémorable.
Retour pour notre dernière nuit à Alice Springs.
Direction Katherine via la Stuart Highway
Très motivés, nous reprenons la route en direction de Katherine, soit 1 180 km depuis Alice Springs, avec une escale prévue à Tennant Creek pour y passer la nuit.
La mythique route Stuart Highway :
Nous voilà donc partis sur la mythique Stuart Highway, la seule route qui traverse l’Australie du Nord au Sud, reliant Adélaïde au Sud à Darwin au Nord. Sur ses 3 030 km, le trajet nous fait passer par le Red Centre, à Alice Springs, et offre un véritable aperçu de l’âme sauvage de l’Australie.
La poussière orange, la chaleur écrasante et un soleil omniprésent sont nos compagnons de route, tandis que l’on croise un nombre impressionnant de Road Train, ces monstres roulants emblématiques du pays.
Les Road Train :
Ces “trains routiers“ peuvent mesurer plusieurs dizaines de mètres. Les plus courants sont avec 2 ou 3 remorques. Mais vous pourrez avoir la chance de rencontrer d’autres configurations plus impressionnantes comme 4 remorques à 5 essieux par remorque avec un nombre de roues à faire pâlir d’envie un marchand de pneumatiques.
Le plus long est le Powertrain ou Body and Six, comprendre 7 remorques !
Un monstre rugissant de pas moins de 1 000 chevaux engloutissant des centaines de litres de carburants à chaque trajet.
Les dépasser sur cette route presque infinie est toujours un moment de respect mêlé de fascination.
Pour notre première journée, nous avons parcouru 500 km, nous arrêtant à Tennant Creek, un petit village isolé au milieu du désert, où nous avons passé la nuit.
Le lendemain, nous avions prévu notre plus long tronçon, 680 km, mais avec réservoir plein et réserve d’eau à bord, nous étions prêts à affronter l’Outback.
Heureusement, la présence de roadhouses le long de la route —
de simples magasins parfois uniques dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres, offrant carburant, nourriture et parfois hébergement — permet de se rassurer.
Après 7 heures de conduite, ponctuées de paysages rouges à perte de vue et de quelques rencontres avec des Road Train, nous arrivons enfin à Katherine, ravis d’avoir traversé ce territoire mythique et impressionnés par l’immensité et la beauté brute de l’Outback australien.
Katherine :
Katerine est située à 320 km au Sud-Est de Darwin. Elle constitue le point de départ idéal pour explorer le Nitmiluk National Park, un joyau naturel du Territoire du Nord.
Nitmiluk National Park :
À seulement 30 km de Katherine, le Nitmiluk National Park (anciennement Katherine Gorge) s’étend sur près de
292 800 hectares. Le parc est célèbre pour sa succession de 13 gorges profondes, sculptées par la Katherine River, et séparées par des rapides. La végétation tropicale luxuriante, les falaises de grès rouge et l’eau émeraude créent un cadre à la fois sauvage et apaisant.
Nous avons passé une deuxième nuit à Katherine, reposés et émerveillés par la beauté des lieux.
Le lendemain, nous reprenons la route en direction du Kakadu National Park, à environ 300 km de Katherine.
Kakadu National Park :
Kakadu est un immense parc national, classé au patrimoine mondial, véritable sanctuaire pour la biodiversité et la culture aborigène. Il englobe marécages, rivières, escarpements en grès, et abrite près de 2 000 espèces animales et végétales, dont des crocodiles marins, des tortues à dos plat, et une multitude d’oiseaux colorés.
Nous avons été totalement fascinés par ce parc, tant pour ses paysages spectaculaires que pour sa faune exceptionnelle, sa flore abondante et la richesse de sa culture aborigène. Chaque détour, chaque point de vue semblait raconter une nouvelle histoire, et la grandeur des lieux impressionnait à chaque pas.
Sites sacrés de Nourlangie Rock et de Nanguluwur :
Lors de notre exploration de Kakadu National Park, nous avons visité les sites sacrés de Nourlangie Rock et de Nanguluwur, célèbres pour leurs peintures rupestres aborigènes datant de la préhistoire.
Ces sites s’étendent sur un circuit d’environ 1,5 km et offrent un véritable voyage dans le temps. Les peintures racontent des scènes de la vie quotidienne des Aborigènes d’autrefois, mais aussi des récits mythologiques liés au Temps du Rêve.
Parmi elles, on peut observer Namarrgon, l’esprit du tonnerre, et comprendre comment, selon les légendes, les esprits et les premiers ancêtres ont façonné la terre et les êtres vivants. Chaque fresque est un témoignage vivant d’une culture millénaire, qui continue de préserver son lien sacré avec la nature et le territoire.
Après cette superbe visite, nous avons rejoint notre hôtel à proximité du parc, où nous avons passé la soirée à nous reposer, immergés dans le calme et la beauté de la nature.
Le lendemain matin, nous avons pris la route vers Darwin, rendu notre voiture de location et embarqué pour Sydney, avant de poursuivre notre aventure vers Hobart, sur l’île de Tasmanie.
Tasmanie
l’île sauvage et préservée
La Tasmanie, île isolée au large de la côte Sud de l’Australie, est un véritable havre de nature sauvage et accidentée. Elle s’étend sur 364 km du Nord au Sud et 306 km d’Ouest en Est, pour une superficie totale de 68 401 km².
Entourée par les océans Indien et Pacifique et séparée du continent par le détroit de Bass, elle séduit par ses paysages montagneux sculptés par les glaciers, ses forêts denses et ses côtes découpées au Sud-Est.
La majeure partie de l’île est protégée au sein de parcs nationaux et réserves naturelles, dont le parc national Southwest, qui abrite l’une des dernières forêts tempérées humides de l’hémisphère Sud.
Cette île est unique par sa faune et sa flore préservées, avec de nombreuses espèces endémiques, comme le célèbre diable de Tasmanie. La Tasmanie témoigne également d’un riche héritage culturel, combinant traditions aborigènes et vestiges de la période coloniale européenne.
Nous sommes arrivés à Hobart en fin de journée. Après avoir récupéré notre voiture de location, nous nous sommes installés à l’hôtel pour un repos bien mérité après le voyage.
Le lendemain, nous avons pris la route pour explorer l’est de l’île, impatients de découvrir ses paysages variés, ses petites villes charmantes et ses panoramas côtiers spectaculaires.
Hobart : Histoire et charme au bout du monde
Fondée en 1804 comme colonie pénitentiaire, Hobart est la deuxième plus ancienne capitale d’État d’Australie, après Sydney. La première colonie avait été établie en 1803 à Redmoon Mouheneer, sur la rive Est de la rivière Derwent, avant d’être transférée l’année suivante sur le site actuel.
Les premiers habitants, membres de la tribu nomade des Mouheneer, furent rapidement décimés ou déplacés par
les colons et les maladies importées. Grâce à son port en eaux profondes, idéal pour le commerce du phoque et de la baleine dans les mers du Sud, Hobart se développa rapidement et devint un centre industriel et commercial majeur. La ville prit officiellement le nom de Hobart en 1875.
Même si nous n’avions que deux jours pour explorer cette île, nous avons adoré Hobart et son ambiance tranquille, à l’ombre des montagnes et au bord de l’eau. Loin des tumultes de nos vies urbaines, c’est un vrai havre de paix.
Port Arthur : Mémoire des bagnes australiens
Notre première excursion nous a conduits à Port Arthur, petit village situé à environ 60 km au Sud-Est de Hobart, célèbre pour son ancien centre pénitentiaire. Ce site est l’un des plus chargés d’histoire d’Australie et figure parmi les onze anciennes colonies pénitentiaires inscrites depuis 2010 au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Entre 1833 et 1877, environ 12 500 forçats britanniques furent envoyés à Port Arthur pour y purger leur peine et servir de main-d’œuvre. La visite nous a permis de ressentir toute la rigueur et la dureté de ce lieu, mais aussi de mesurer l’importance historique et culturelle du site pour l’Australie.
Après cette visite nous avons repris la voiture pour explorer l’île et découvrir ses paysages variés. En parcourant ses routes sinueuses, nous avons été émerveillés par la beauté naturelle qui se dévoilait à chaque virage.
Certaines routes longent la côte, offrant des vues spectaculaires sur des baies isolées, des falaises abruptes et des criques aux eaux tourmentées. D’autres traversent l’intérieur de l’île, serpentant entre forêts anciennes et collines ondulantes, où l’air frais et pur semble donner une nouvelle vie à chaque respiration.
Chaque arrêt permettait de se rapprocher un peu plus de la nature, d’écouter le silence ou le bruit des vagues se brisant sur les rochers, et de ressentir pleinement la tranquillité de cette île préservée.
Rouler à travers la Tasmanie, c’est un peu comme parcourir un film naturel en grandeur réelle, où chaque virage offre un tableau inédit.
Le lendemain, nous avons repris l’avion pour la France via Sydney, la tête pleine de souvenirs inoubliables de cette île sauvage et magnifique.
Destination coup de cœur
Conclusion : Un voyage extraordinaire, tant pour ses paysages naturels superbes et éclectiques que pour les kilomètres parcourus à travers cette immensité rouge et sauvage. La gentillesse des Australiens, leurs rencontres improbables et leur fameuse attitude “No Worries” nous ont profondément marqués. Leur simplicité de vie et leur sens de l’accueil rendent ce pays unique.
L’Australie est une destination qui se mérite… il faut traverser la planète pour en découvrir les secrets et se laisser surprendre par ses contrastes. Ce voyage est idéal pour perdre ses repères, se sentir libre et vivre pleinement, au rythme des routes interminables, des aventures et des péripéties qui se succèdent.
Dans notre périple, nous n’avons pas eu la chance de voir le moindre kangourou sauvage vivant. Les seuls que nous avons croisés étaient malheureusement au bord de la route… Pas de chance, surtout quand on sait qu’il y a deux fois plus de kangourous que d’habitants en Australie !
Idem pour les diables de Tasmanie : pas un seul vivant à l’horizon…
Mais ces absences font partie du charme et du mystère de ce continent fascinant, où chaque découverte reste unique et mémorable.
Carte de notre périple
© Textes et photographies : Stéphane Campagne/All rights reserved.
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